« La mort à l’école » Regards croisés entre élèves, enseignants et parents
Comment réagir, comment éduquer nos enfants à la mort pour leur donner les outils leur permettant d’y faire face ? C’est dans cette perspective éducative que MAIF et le groupe MGEN ont mené une grande enquête sur la mort à l’école auprès des élèves du secondaire, mais aussi de leurs enseignants et de leurs parents
Peut-on parler de la mort et comment ? L’enquête révèle que 41% des Français déclarent penser régulièrement à la mort. En moyenne, 59% des élèves, 74% des enseignants et 65% des parents d’élèves ont évoqué le sujet de la mort au cours de ces 12 derniers mois. Si elle fait partie intégrante de la vie, la mort reste un sujet que beaucoup n’aiment pas aborder.
Un sujet tabou ?
Bien que chaque individu soit confronté à la mort au cours de sa vie, cela reste un sujet perçu comme difficile à aborder pour 59% des élèves, 73% des enseignants et 51% des parents, car douloureux. C’est néanmoins un sujet d’importance en dehors du cadre scolaire : 45% des élèves, 51% des enseignants et 50% des parents estiment nécessaire d’aborder le sujet.
Au global, 71% des parents reconnaissent le besoin de parler de la mort aux enfants, participant à la déconstruction de l’idée reçue selon laquelle la mort serait un sujet tabou.
Plusieurs raisons expliquent cette difficulté à parler de la mort :
- Un tabou du deuil plus qu’un tabou de la mort avec 7 enseignants sur 10 se sentant mal à l’aise d’aborder le sujet avec leurs élèves.
- La peur que son interlocuteur soit en phase de deuil pour 73% des enseignants et 64% des parents.
- Quelque chose qu’on ne maîtrise pas, qu’on ne connaît pas pour 72% des élèves et 56% des parents d’élèves n’osant pas évoquer le sujet de la mort, car ne sachant pas comment l’aborder.
La jeune génération semble s’affranchir de ce tabou. En effet, l’enquête montre que 77% des élèves se sentent à l’aise de parler de la mort avec leurs parents, 73% avec leurs camarades et 55% avec d’autres membres de leur famille (oncles, tantes, cousins…). 84% des élèves définissent la mort comme une étape de la vie.
Des professeurs davantage confrontés à la mort
Les enseignants sont plus exposés à la mort : 53% déclarent penser régulièrement à la mort contre 41% des Français. De plus, 83% des enseignants ont déjà été confrontés à la mort contre 69% des parents et 55% des élèves. Dans le cadre de leur fonction, 71% des enseignants ont déjà été confrontés au décès d’un parent d’élève, 67% au décès d’un collègue et 58% d’un élève.
Pourtant, ce sont ceux qui expriment le plus de difficulté à aborder ce sujet avec leurs élèves : 53% des enseignants évitent d’en parler contre 44% des parents d’élèves avec leurs enfants.
Rôle éducatif
L’étude révèle que 77% des enseignants et 68% des parents d’élèves pensent que le personnel des collèges et lycées a un rôle à jouer dans l’éducation à la mort. 51% des enseignants souhaitent d’ailleurs bénéficier d’un accompagnement ou d’outils pour pouvoir évoquer ce sujet avec leurs élèves.
De plus, 71% des parents d’élèves et 60% des enseignants pensent qu’il faut parler de la mort aux enfants dont 69% des enseignants âgés en 30 et 39 ans. Seulement 37% des élèves ont abordé le sujet de la mort avec leurs professeurs. Un long travail autour de la mort dans le milieu scolaire reste donc à faire.
L’enquête réalisée en ligne du 23 juin au 7 juillet 2021 et menée auprès de trois cibles :
un échantillon de 1002 enseignants du secondaire ; un échantillon de 1000 parents d’élèves scolarisés dans le secondaire ; un échantillon de 1002 de élèves scolarisés en collèges et lycées, représentatif de la population française de chaque cible.
>> Retrouvez les résultats en infographie "La mort à l'école"
Le Groupe VYV et MAIF organisent pour la troisième année consécutive « La mort, si on en parlait ? ». L’évènement prendra ses quartiers à la Cité des congrès de Nantes les 4 et 5 novembre prochains.
Comme chaque année, le programme s’articule autour de trois thématiques : le deuil, l’impact
et le numérique. Pendant deux jours, échanges, expériences et conférences rythmeront la manifestation en présence de personnalités tels que Delphine Horvilleur, rabbin, écrivaine et philosophe, Stéphane Allix, journaliste, écrivain et fondateur de l’INREES, Laurence Devillers, Professeur émérite en Intelligence Artificielle - Recherches au LIMSI-CNRS- CERNA-DATAIA, Marie de Hennezel, psychologue, psychothérapeute et écrivaine ou encore Christophe Fauré, psychiatre, écrivain et psychothérapeute L’événement permettra également aux professionnels du deuil de répondre à toutes les questions des participants et de faire découvrir leurs initiatives innovantes à l’occasion d’une exposition dédiée.
ÉVÈNEMENT RETRANSMIS EN DIRECT SUR LAMORTSIONENPARLAIT.FR